RAPPORT ANNUEL 2018 DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO

Bcc 2018
J’ai l’insigne honneur de Vous présenter le Rapport Annuel 2018, conformément aux textes légaux régissant la Banque Centrale du Congo. Outre l’introduction sur l’environnement tant national qu’international, le présent Rapport comprend deux grandes parties. La première examine l’évolution de la conjoncture économique à travers les quatre secteurs de l’économie nationale et présente les perspectives à l’horizon 2020. La seconde passe en revue la situation administrative et les activités de l’Institut d’Emission relatives notamment à la gestion fiduciaire, à la chambre de compensation, aux systèmes de paiement et aux états financiers. A cet égard, au plan international, l’activité économique mondiale a été marquée par un fléchissement de son expansion par rapport à l’année 2017. En effet, le taux de croissance économique mondiale s’est établi à 3,6 % en 2018 venant de 3,8 % une année auparavant, en raison notamment de l’intensification des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, des déséquilibres macroéconomiques dans certaines économies émergentes et en développement ainsi que du durcissement des conditions financières dans les pays avancés. Sur le plan interne, la croissance économique s’est poursuivie, en 2018, sur fond d’une conjoncture internationale encore favorable, marquée par l’embellie des cours des matières premières. En effet, le PIB réel a enregistré une croissance de 5,8 % après 3,7 % en 2017. Cette évolution a résulté essentiellement du dynamisme de l’activité de la branche « Extraction », au niveau de l’offre globale, et de celui de la branche « Exportations des biens et services », au niveau des emplois finals. Sur le marché des biens et services, le rythme de formation des prix intérieurs s’est décéléré à 7,2 % en 2018, soit un recul de 47,4 points de pourcentage par rapport à 2017. En ce qui concerne les finances publiques, le budget de l’Etat chiffré à 10.353,1 milliards de CDF a été en baisse de 10,1 % par rapport à celui de 2017. Aussi, à fin 2018, la situation intégrée des opérations financières des administrations publiques a-t-elle affiché des recettes de l’ordre de 8.861,9 milliards de CDF, soit 11,6 % du PIB contre 12,0 % en 2017. A cet effet, la pression fiscale est passée de 6,6 % en 2017 à 7,3 %, l’année sous revue. S’agissant des relations économiques extérieures, elles ont été caractérisées par l’accroissement du volume des échanges commerciaux entre la RDC et le reste du monde, suite notamment à l’évolution favorable des cours des principaux produits exportés par le pays, principalement le cuivre et le cobalt. Il s’en est suivi une expansion des besoins de financement, comparativement à l’année précédente, résultant de l’accentuation du déficit courant sur fond d’une baisse de l’excédent du compte capital. Ce déficit a été couvert en majeure partie par des entrées des devises au titre d’Investissements Directs Etrangers et de recettes de préfinancement des exportations. Dans ce contexte, les actions de la politique de change de la Banque Centrale du Congo ont été orientées essentiellement vers le relèvement du niveau des réserves internationales, tout en veillant au lissage des fluctuations du taux de change sur le marché. Ainsi, il en a résulté une forte atténuation de la volatilité du taux de change, attestée par un taux de dépréciation à l’indicatif de 2,7 % contre 23,7 % une année auparavant. Pour ce qui est du secteur monétaire, il a évolué dans un environnement globalement désinflationniste, sur fond d’une bonne coordination des politiques macroéconomiques. Cette situation a permis à l’Institut d’Emission d’assouplir sa politique monétaire par la révision à la baisse du taux directeur de 20,0 % à 14,0 %. En outre, il a été noté une légère injection supplémentaire de la liquidité impulsée essentiellement par les facteurs autonomes, particulièrement les avoirs extérieurs nets. Par contre, les facteurs institutionnels ont réalisé une ponction supplémentaire, principalement sous l’impulsion de la réserve obligatoire. Il sied de noter que cette situation est restée en ligne avec les comportements des agrégats monétaires, dont les niveaux réalisés sont restés largement supérieurs à ceux programmés. Quant aux perspectives macroéconomiques, l’économie nationale devrait légèrement fléchir à court terme avant de rebondir à moyen terme, grâce à la reprise de l’activité économique favorisée par l’apaisement des tensions sociales à la suite de l’aboutissement des élections. Ainsi, dans un contexte de maîtrise de l’inflation et d’accalmie sur le marché des changes, l’activité économique devrait bénéficier de l’amélioration attendue des échanges extérieurs et de la bonne tenue des finances publiques. Dans l’optique de la poursuite de la coordination des politiques macroéconomiques, les agrégats monétaires évolueraient en adéquation avec l’activité économique. Enfin, conformément aux exigences et pratiques en la matière, les états financiers de l’Institut d’émission ont été audités et certifiés par le cabinet d’audit de renommée internationale, « Deloitte Sprl ». Je Vous prie de croire, Excellence Monsieur le Président de la République, en l’assurance de ma très haute et respectueuse considération.

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