
J’ai l’insigne honneur de Vous présenter le Rapport Annuel 2019, conformément aux textes légaux régissant la Banque Centrale du Congo.
Ce Rapport comprend, outre l’introduction sur l’environnement tant national qu’international, deux grandes parties. La première partie examine l’évolution de la conjoncture économique à travers les quatre secteurs de l’économie nationale et présente les perspectives pour la période 2020-2021. La seconde décrit la situation administrative et les activités de l’Institut d’Emission.
Ainsi, au plan international, l’année 2019 a été marquée par des incertitudes politiques et économiques croissantes, attestées notamment par les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, les craintes d’un Brexit sans accord, lesquelles ont plombé l’activité à l’échelle mondiale. Ainsi, l’économie mondiale a ralenti, avec un taux de croissance de 2,9 %, contre 3,6 % en 2018.
Sur le plan interne, l’activité économique a connu un ralentissement de la croissance économique, expliqué par, d’une part, la morosité de l’environnement économique international et, d’autre part, l’arrêt de la production de certaines entreprises œuvrant dans le secteur minier. En effet, après un taux de croissance de 5,8 % en 2018, le rythme de progression du Produit Intérieur Brut (PIB) réel s’est situé à 4,4 % en 2019.
S’agissant des finances publiques, il y a lieu de noter que le budget voté de 10.352,3 milliards de CDF a représenté 12,5 % du PIB contre 13,6 % l’année précédente. Par ailleurs, cet exercice budgétaire s’est clôturé par un déficit de 601,7 milliards de CDF, soit 0,7 % du PIB contre un déficit de 0,2 %, une année auparavant. Ce déficit a été financé par l’émission des Bons du Trésor et les avances de la Banque Centrale.
En ce qui concerne les relations économiques avec le Reste du monde, elles se sont caractérisées, en 2019, par un recul du volume des échanges commerciaux, suite principalement à l’évolution baissière des cours des principaux produits exportés par la RDC, notamment le cobalt et le cuivre. Dans ce contexte, les actions de la Banque Centrale du Congo ont permis de lisser les fluctuations du taux de change. Ainsi, le rythme de dépréciation du taux de change a ralenti par rapport à l’année précédente avec, à l’indicatif, un taux de dépréciation de la monnaie nationale de 2,2 % à fin décembre 2019 contre 2,7 %, à fin décembre 2018.
Pour ce qui est du secteur monétaire, les agrégats des objectifs intermédiaire et opératoire ont été en dépassement par rapport à leurs cibles respectives. Toutefois, l’objectif final a été sous contrôle, attesté par un niveau d’inflation de 4,6 %, en deçà de la cible de moyen terme de 7,0 %. Dans ces conditions, l’orientation prudente de la politique a permis de maintenir la stabilité du cadre macroéconomique. Ainsi, le taux directeur de la Banque Centrale a été revu à la baisse de 14 % à 9 %. Quant aux coefficients de la réserve obligatoire, ils sont restés inchangés. La régulation de la liquidité bancaire a été assurée principalement via le Bon BCC.
Au sujet des perspectives macroéconomiques, il est attendu, selon les
perspectives de l’économie mondiale du FMI de juin 2020, une forte contraction de l’activité économique mondiale en 2020, suite notamment aux effets de la pandémie de la Covid-19. Au plan interne, l’activité économique devrait également connaitre un repli en 2020, du fait de la pandémie de la covid-19, avant de se relancer en 2021, à la faveur des performances attendues principalement des secteurs primaire et tertiaire.
Quant aux activités de la Banque Centrale, l’analyse sommaire des comptes annuels de l’exercice 2019 montre que le total bilantaire s’est établi à 6.094.158 millions de CDF contre 4.451.962 millions à fin décembre 2018. Cette progression s’explique, à l’actif, par l’augmentation des avoirs et créances en monnaies étrangères hors DTS, des avoirs et créances en DTS et des autres actifs et, au passif, par l’augmentation des engagements en monnaie nationale, en monnaies étrangères hors DTS, en DTS et autres passifs.
Par ailleurs, au terme de l’exercice 2019, le compte d’exploitation de la Banque s’est clôturé avec un résultat positif de CDF 11.841 millions contre CDF 52.624 millions en 2018.
Enfin, conformément aux exigences et pratiques en la matière, les états financiers de l’Institut d’émission ont été audités et certifiés par le cabinet d’audit de renommée internationale, « Deloitte Sprl ».
Je Vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute et respectueuse considération.